Sécurité routière - La vie après l'accident, y pense-t-on vraiment ?
Parce qu'il y a toujours des blessés dans un accident, la Sécurité routière aborde le sujet –délicat– des conséquences pour les victimes comme pour leur entourage. Un claim pour dire l'indicible.
Quelques jours après la fermeture du Mondial de l'Automobile, salon accompagné par des lancements marquants, installer un nouveau thème de campagne pour l'opération accompagnant la semaine de la Sécurité routière relevait presque de la provocation.
En tout cas, un pari tenu par cet annonceur qui, avec son agence¹, ajoute, message après message et claim après claim, des « compléments d'objet » indispensables à Changeons, la signature catégorique et impérative qui ponctue depuis plus d'un an toutes ses prises de parole.
L'origine de La vie après l'accident, y pense-t-on vraiment ? est bien banale. Depuis plusieurs années, c'est une approche plutôt « comptable » qui est privilégiée dans chacun des messages : on évoque la conséquence la plus dramatique des accidents, les tués, et la questions des blessés graves est surtout appréciée en termes statistiques.
Avec ce nouveau claim concluant des images et des mots privilégiant les témoignages de victimes, c'est sur les blessés que se concentre la Sécurité routière, de vrais gens vivant, au quotidien, les répercussions des accidents qui les ont touchés.
Sur un tel sujet, comment impliquer le commun des mortels, susceptible un jour d'être transformé en victime de la route ?
Comment nous faire prendre conscience à nous tous –automobilistes, motards, cyclistes, passagers, ou simples piétons– de la monstruosité des lendemains d'accident ? En traduisant l'indicible, c'est à dire en parlant concrètement de l'après, des séquelles, souvent à vie, que peut entraîner un accident et des conséquences qu'il a sur l'entourage des blessés.
Des objectifs louables, alors que les résultats affichés par la Sécurité routière sont encourageants, mais que l'on sent poindre, ici ou là, des contre-offensives à l'encontre de cette politique au titre de la liberté et de la responsabilité individuelle...
Des objectifs d'autant plus ambitieux qu'il s'agissait, avec cette campagne, de rapprocher le drame et les conséquences de la transgression, donc de dépasser le simple stade de l'information afin de montrer les possibles effets d'un passage à l'acte irréfléchi.
Le claim s'est alors, pour l'annonceur comme pour l'agence, imposé. Puisque nous savons tous quoi faire pour éviter la plupart des accidents, et qu'il est rare de se projeter dans l'avenir quand on prend sa voiture, la Sécurité routière incite chacun d'entre nous à réfléchir en pensant, au delà du drame qui se déroule en quelques secondes, à ses conséquences, qui durent, quant à elles, souvent toute une vie.
Un claim de campagne que l'on peut rapprocher de celui, plus direct, de Think ! la signature du Department for Transport britannique…"
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